Une première hypothèse pour expliquer le fonctionnement de l’apprentissage par feedback serait que l’apprentissage se fait par conditionnement opérant. Les apprentissages par conditionnement s‘appuient sur un stimulus de récompense qui va construire le conditionnement. Le conditionnement peut être positif ou négatif, c’est-à-dire que l’on ajoute ou retire quelque chose. Le conditionnement peut se faire par récompense ou par punition. Dans le biofeedback et le neurofeedback, les performances sont mesurées et souvent affichées sous la forme d’un score. L’apprentissage pourrait donc hypothétiquement se faire par renforcement, le score constituant une récompense extrinsèque. Cependant, lorsque la source de motivation est extrinsèque, l’effet de surjustification peut limiter cet effet d’apprentissage. Les récompenses extrinsèques ne sont pas forcément source de motivation. Il existe des feedbacks implicites et des feedbacks explicites. Un biofeedback implicite est un feedback où la personne n’est pas au courant qu’elle régule un de ses biosignaux et est passive. Il y a un lien entre l’état de la personne et ce qu’elle perçoit, mais de façon indirecte. Dans le cas du feedback explicite, la personne reçoit directement un feedback (visuel, auditif ou autre) sur l’activité de son biosignal et va essayer volontairement de modifier son état pour moduler le feedback. Cet apprentissage mobilise les fonctions exécutives, et ne peut pas s’expliquer par un simple mécanisme de conditionnement. Dans le modèle de l’apprentissage de compétences, l’apprentissage se déroule en plusieurs étapes : d’abord une phase d’apprentissage explicite, au cours de laquelle la personne se concentre sur des stratégies pour atteindre son objectif, en cognition descendante. Ensuite la personne internalise le feedback, en mobilisant progressivement un apprentissage implicite.