Méditation sur les pensées

A l’aide de l’enregistrement audio ci-dessous, exercez-vous pour apprendre à calmer vos pensées. Pratiquez tout d’abord cet exercice dans des moments de calme, une à trois fois par jour.

La méditation sur les pensées vous permet d’expérimenter leur nature : beaucoup de nos pensées sont des automatismes, surgissant d’elles-mêmes. Il nous appartient de faire le tri et de ne conserver que celles qui sont pertinentes.

L’objectif est de pratiquer cet exercice à chaque fois que vous avec l’impression que vos pensées sont trop envahissantes, ou bien lorsque vous êtes aux prises avec une ou des pensées qui déclenchent des émotions perturbant votre bien-être.

ATTENTION. Pensez à soumettre votre compte-rendu ci-dessous (cliquer sur “choisir un fichier” puis sur “télécharger”). Grâce à ce compte-rendu, la personne qui vous suit peut s’assurer des vos progrès ou de vos difficultés en temps-réel pour mieux vous aider.

Mindfulness, partie 1
Méditation : accueillir un vécu pénible
Dr. F.-B. Vialatte

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Pleine conscience des pensées

Pour dépasser le trouble généré par une pensée automatique négative, je peux pratiquer la pleine conscience. Je calme mon mental, le stabilise, à la manière de la surface agitée du lac qui s’apaise. La perception de mon état intérieur s’éclaircit, la vision de ma situation s’élargit, s’enrichit, se précise : je perçois les trois composantes de mon émotion (sensation, émotion, pensées automatiques). Depuis cette position recentrée et apaisée, je prends conscience du mode de pilote automatique qui fait boucler ma pensée automatique (sous forme de distorsions cognitive) et l’interaction de ces pensées et de mes réactions émotionnelles (comment mes distorsions dérégulent mon émotion). Je prends conscience du caractère arbitraire de mon interprétation, celle-ci n’est pas un fait mais simplement une pensée autoentretenue en boucle avec des émotions. Elle me traverse régulièrement et automatiquement l’esprit. Cette pensée réactive un schéma cognitif qui m’est familier.

Pour se libérer grâce à la pleine conscience du filtre constitué par le schéma cognitif, il faut donc pouvoir prendre de la distance avec ses pensées automatiques afin de les observer dans l’instant présent, sans les juger, et sans se confondre avec ces pensées (on parle d’égo-dystonie : je ne suis pas ma pensée, je suis celui qui observe la pensée). Il s’agit de l’objet de cette séance, comme nous allons le voir dans les deux exercices suivants.

De même que nous avons accueilli les bruits et les sons, de même nous allons accueillir et observer nos pensées en pleine conscience avec une méditation posée sur les pensées. Les yeux fermés ou les paupières mi-closes, nous essayons de poser notre esprit sur les pensées elles-mêmes. En les regardant simplement passer comme des nuages ou comme si elles étaient des feuilles emportées par le flot d’une rivière. Sans rien faire, sans nous y attacher. Nous les voyons survenir, se développer, transiter, puis disparaître. Il n’est pas nécessaire d’essayer de les susciter, ni de chercher à les faire disparaître. Juste les accueillir lorsqu’elles se présentent, les observer suivre leur cours, puis disparaître de la même manière que les bruits et les sons.

Une pensée surgit, vous observez son évolution, sans rien faire, sans intervenir, vous la laissez traverser votre esprit. Vous la laissez passer comme un nuage puis disparaître, alors qu’une autre se présente sur votre écran mental, parfois après un espace vide, un silence intérieur, parfois superposée, mélangée à d’autres pensées transitoires, des autocommentaires, des appréciations, des distractions extérieures.

Vous maintenez un point de vue bienveillant, sans jugement sur le contenu de ces pensées. Vous demeurez là, simple spectateur des images qui se présentent sans en entretenir le mouvement. Vous les laissez défiler sans les accrocher, sans entrer dans leur jeu et leur enchainement.

Note : La méditation posée sur les pensées est complexe. D’un côté, il est difficile de s’extraire du flux continu des pensées, nous sommes régulièrement entraînés par le courant. D’un autre côté, nous pouvons nous sentir très déconcertés lorsque nous nous retrouvons face au vide « entre deux pensées ».